Enfin ! On peut, en toute sérénité, retrouver celui qui nous a tant manqué. Le plaisir est bien là, le souffle manque un peu, mais tout est présent, sauvage, libre de l’essentiel.
Retrouver ces traces à peine cachées par la végétation, sentir la terre humide, les quelques herbes folles caressant les mollets.
Revoir ces arbres qui ont retrouvé leur vigueur, alors que nous les avions quittés en plein sommeil, ces collines débordantes d’un vert déjà mûr et cette odeur oubliée du mélange de toutes les senteurs d’un printemps qui s’éloigne déjà.
Entendre ces chants qui ne se sont jamais arrêtés, entrevoir ces oisillons qui attendent leur pitance et sentir cette odeur tenace de terre qui fermente.
Tu nous as manqué. Nous revenons te conquérir avec des projets plein nos têtes, pour t’embellir et te faire plus attirant que lorsqu’on t’a abandonné en ce mois de mars.
Les premiers marcheurs arrivent. Ils sauront te réapprivoiser. Ils savent ta rudesse, mais, à leur retour ils clameront ton charme, ta beauté mais aussi les surprises que tu leur as réservé.
Tu es beau et tu sais dévoiler tes atouts par ces fenêtres qui s’ouvrent sur des points de vue inattendus, ce spectacle surprenant et grandiose de cette haute vallée que quelqu’un a voulu, un jour, faire connaître en reprenant les traces de nos ancêtres.
Continu de nous apprivoiser.
Maintenant tu n’es plus dans nos rêves car tu nous guide sur l’Itinerêve.
Marie CORREZE