ITINÉRANCES EN ESPÉRANCE
Pas vigoureux de l’un, de l’autre. Rien ne bouge.
Le chemin élonge les pourpres salicaires.
L’horizon, déployé, s’ouvre à qui le contemple.
La Dordogne se glisse au milieu des coteaux.
Elle miroite, argentée, dans le creux du vallon,
Bordée dans son berceau par les vertes collines,
Ruban gris qui s’étire de Bort à Argentat…
Passe l’eau en courant du Cantal en Corrèze.
Au pied du vieux château, la vallée engloutie…
Des toits en poivrièr’ guindent la forteresse
Qui semble protéger la Chapelle Saint-Blaise.
Que de larmes versées de rêves en barrages…
Citadelles de béton bâties par des humains,
Accrochées fermement aux berges émeraudes,
De Bort au Sablier en passant par Marèges,
Elles disent l’épopée de ces parois boisées.
Régulée par ces murs s’écoule la rivière,
Offrant son eau paisible aux biches et couleuvres.
Les grands-ducs hululent et planent les milans,
Loutres, truites ondulent au sein des myriophylles.
Insolites sentiers, chemins qui mènent à soi,
Parenthèse heureuse en rivière Espérance,
Magie du point de vue au roc du Busatier,
Frisson, coeur des gorges, le Jardin du Bardot.
Vapeurs et haleines embrument la rivière,
Tapissent la vallée de couleurs enchantées,
Ouatent les paysages, villages et barrages,
Assourdissant les flots du fleuve ensommeillé.
Mais déjà s’achève la marche initiatique.
Apparaît dans l’écrin la gabare d’antan,
Symbole d’un passé riche en tonnellerie,
Empreinte d’une histoire admirable. Mémoire !
Fascinante Dordogne… Flot d’inspiration !
Marche, voyage, pas, route, cheminement…
Pause, patience, effort, de village en barrage…
Itinéraire, rêve… Et toujours Espérance !
Françoise HENRICH
